Du 18 au 24 juin 1913, a eu lieu à Paris, une réunion très particulière; C’est le Congrès général arabe !
A l’origine, c'est la révolution du "Jeune Turquie" de 1908, qui encouragea les Arabes de l’Empire ottoman à réclamer leur autonomie. En Syrie, en Palestine, en Egypte et, naturellement à Istanbul, au cœur du pouvoir, des sociétés secretes se forment.
Vingt cinq délégués, avec presqu’autant de chrétiens que de musulmans se réunissent à Paris. A la clôture, où se réunissent plus de 200 participants arabes et quelques dizaines de français, la résolution adoptée marque un point de départ important d’une nouvelle page de l’histoire qui s’ouvre. Il s’agit à la fois de construire une autonomie face à l’Empire ottoman, mais aussi, dans une certaine mesure, face aux grandes puissances, néanmoins interlocuteurs voulus dès lors qu’elles pouvaient favoriser l’émergence du nationalisme arabe. Et, dans une certaine mesure aussi, ces puissances s’y prêtaient pour poursuivre leurs propres objectifs.
La résolution demandait en effet des réformes profondes supplémentaires de l’Empire et réclamait des droits : droits politiques et aussi décentralisation, y compris du service militaire, usage de la langue arabe, appui aux minorités, notamment les Arméniens ottomans, qui avaient connu dès les années 1892-1896, de premiers et terribles massacres. En plus, le congrès, dans le contexte de l’émigration juive en Palestine, se refuse à prendre en considération la perspective d’un Etat juif, tout en considérant que musulmans, chrétiens et juifs ont en Palestine un « pays commun ».